Du 14 au 22 novembre 2016, Square Enix a initié la première phase de bêta fermée de Bravely Default: Fairy's Effect sur Android au Japon. Voici mon compte-rendu.
Le fichier d'installation, temporairement téléchargeable sur la page spéciale du Square Enix Members japonais, est un petit APK de 34,46 Mo qui permet de récupérer l'application complète. À noter : l'application télécharge des contenus au fil de ses besoins (comme des modèles d'ennemis ou de zones), mais les temps de chargement ne sont pas franchement longs. Si toutefois vous choisissez de télécharger toutes les données de l'application en une fois, soyez avertis qu'au moins 1,7 Go d'espace libre sont nécessaires.
L'écran d'accueil de BDFE laisse entendre en boucle le thème principal de Bravely Default sur une illustration inédite et un tantinet chaotique. D'entrée, on peut deviner que le reste du jeu reprendra très majoritairement la bande-originale de Bravely Default: Where the Fairy Flies (après tout, c'est un Bravely Default aussi). Il faudra un numéro de série réservé aux membres du Square Enix Members japonais pour aller plus loin et télécharger le contenu du jeu.
Fichier d'installation de Bravely Default Fairy's Effect pour Android (.apk — 34,46 Mo)
Introduction de Bravely Default: Fairy's Effect
Pendant la première phase de chargement, un diaporama présente l'histoire du jeu.
Note : le jeu étant en japonais, j'ai pris des libertés pour retranscrire les noms propres.
Bravely Default Fairy's Effect se déroule dans un monde ayant autrefois baigné dans la lumière des quatre cristaux, chacun régissant un élément : le feu, l'eau, le vent et la terre. Le cristal du feu fut le premier à perdre sa lumière. Le cristal de la terre s'éteignit à son tour ; et alors que les volcans se mirent à gronder, des continents entiers furent engloutis dans les océans. On appela cet événement « le Grand Effondrement ». Les ressources se raréfiant, des conflits éclatèrent à travers le monde. Une alliance militaire se forma et se mit à envoyer sa cavalerie d'acier attaquer les villageois. Pour contrer celle-ci, une coalition de la lumière fut alors créée. À Reflorem, la cité gardienne du cristal de l'eau, la jeune princesse vient d'avoir eu vent de deux mauvaises nouvelles. Pour commencer, une fissure menaçante est apparue sur le cristal de l'eau. Et maintenant, l'Alliance est en marche vers Reflorem. La civilisation bâtie autour de la lumière des cristaux est en train de s'effriter...
Création du personnage
La première chose à faire avant de se lancer dans l'aventure est de créer votre personnage. Le module de création vous propose les options suivantes :
- genre du personnage (homme ou femme) ;
- coupe de cheveux (10 variantes par genre) ;
- couleur de cheveux (6 teintes) ;
- forme des yeux (10 variantes) ;
- couleur des yeux (6 teintes) ;
- couleur de peau (6 tons).
La modélisation et le dessin des visages, des coiffures et des tenues sautent aux yeux : nous sommes bel et bien de retour dans l'univers des opus canoniques de Bravely Default, en contraste avec les sprites de Bravely Default: Praying Brage et Bravely Archive plutôt difficiles à replacer dans le contexte.
Une fois le personnage terminé, il faut lui donner un nom. L'aventure pourra commencer dès la validation de celui-ci.
Premiers pas dans un nouveau monde
(Attention, cette partie révèle le début de l'intrigue de Bravely Default Fairy's Effect.)
Votre familiarisation avec Bravely Default: Fairy's Effect n'est pas des plus heureuses. Vous êtes dans une vieille bibliothèque en compagnie de deux personnages à l'esthétique familière : Liz et Eyce. Vous êtes cernés par les soldats du colonel Leigh Cook et ils sont prêts à faire feu. Refusant de se rendre, Ace clâme que votre groupe a une mission à accomplir. Mais sans une once de pitié, Leigh Cook ordonne à ses hommes de tirer. Tandis qu'Ace s'avance pour vous protéger, il enjoint à sa sœur Liz de vous mettre à l'abri. Mais il est déjà trop tard ; les balles continuent de tomber, et Liz se sacrifie à son tour pour vous sauver. Agonisant dans vos bras, elle vous demande de vous enfuir avant de rendre son dernier souffle. C'est alors qu'apparaît Rinne, une fée qui vous annonce que vous n'avez plus rien à faire ici. Elle vous invite à quitter avec elle ce monde en ruines et à rejoindre un autre monde, un monde fait de lumières et de ténèbres...
Image : le colonel Leigh Cook
Image : Ace, Liz et vous (enfin, moi)
Image : Rinne
(Fin de la révélation de l'intrigue.)
Vous arrivez à Istantarl (Al-Khampis), mais cette Istantarl-là possède une configuration un peu différente de celle de Bravely Second. Vous constatez que la place est plus ou moins peuplée de petits personnages qui vous ressemblent et qui courent partout : coucou, ce sont les autres joueurs !
Vous vous trouvez dans ce que l'on appelle un hub, une petite plateforme de transit qui permet d'accueillir les joueurs entre deux quêtes. Il est possible de discuter et d'envoyer des émotes aux autres joueurs via un bout d'interface toujours présent à l'écran, en sélectionnant la portée de votre message (le serveur complet, la zone d'exploration, l'équipe ou un joueur en particulier). Il semble que les développeurs attendent beaucoup de l'aspect social du jeu : on peut entre autre s'ajouter comme amis, donner des « bons points » aux joueurs rencontrés le temps d'une quête, créer des équipes, rejoindre des combats en cours, etc. En somme, c'est un vrai petit MMORPG de poche.
Si les décors de gouache renvoient infailliblement aux Bravely de nos souvenirs, la perspective et les modélisations – et la musique – parachèvent le travail. Autour de la place d'Istantarl se trouvent le guichet d'Ester, une boutique d'objets rares ainsi qu'un salon de beauté pour refaire son avatar. Point tristoune : Ester est le seul PNJ présent en permanence en ville (pour le moment ?).
Trois monnaies d'échange circulent dans le jeu : les traditionnels pg, les rare coins (pièces rares) et enfin le mithril. Les pg s'obtiennent en combat et sont dépensés lors de sessions d'artisanat. Le mithril peut être reçu en récompense de quête et sert à toutes sortes de chose : c'est un peu la monnaie passe-partout, celles que l'on pourra obtenir grâce aux microtransactions et qui permettra de recevoir des équipements rares via la roulette Gatcha (voir plus bas) ou de débloquer plus « facilement » des compétences de classes (voir plus bas). Pour finir, vous pouvez récupérer des pièces rares lors de phases d'exploration (ce sont les petits points brillants par terre) ou en revendant vos équipements inutiliés. Ces pièces s'échangent à la boutique d'objets rares et permettent d'obtenir des parchemins et matériaux d'artisanat, des pg et du mithril. Il existe également une autre sorte de pièces rares : les Brave coins (pièces de bravoure), mais leur utilisation est pour le moment inconnue.
Toutes les trois heures, la fée Linne reviendra d'exploration pour vous apporter un cadeau. Vous devrez chercher la petite fée verte en ville pour récupérer son butin.
Les quêtes principales et secondaires
En gambadant çà et là, on peut vite remarquer qu'Istantarl n'offre pas de sortie directe vers le monde extérieur. Il faut en effet passer par le comptoir d'Ester pour lancer des quêtes et s'aventurer en terrain hostile. Ester propose trois types de quêtes : celles de l'histoire principale, les quêtes secondaires et les quêtes événementielles. L'histoire est divisée en moult petits chapitres qui vous donneront petit à petit les clés de l'intrigue principale. Les histoires secondaires permettent d'obtenir des astérisques, mais aussi des objets et des matériaux pour forger des armes/équipements plus puissants et développer vos arbres de compétences (voir plus bas).
Les quêtes vous envoient en zones d'exploration dans des lieux regorgeant d'ennemis. Ces zones généralement fermées sont pour l'heure très simplistes : un ou deux écrans sont praticables, le second fourmillant d'ennemis de niveaux plus élevés. Vous ne trouverez ni casse-tête ni coffre sur votre chemin, mais d'autres joueurs qui effectuent les mêmes quêtes que vous – vous pouvez même les rejoindre au combat – ainsi que des PNJ si la quête en implique. Mais voici le plus important : les ennemis sont visibles sur la carte ! En effet, il n'est pas question de combats aléatoires : il vous suffit d'aller à leur rencontre pour provoquer le combat. Par ailleurs, il semblerait bien que leurs modèles 3D soient directement extraits des ressources de Bravely Default et Bravely Second, pour se retrouver en HD sur vos écrans tactiles. Ce recyclage assumé est un bon plan pour les deux parties : si cela économise du temps pour Silicon Studio – le développeur possède les sources des jeux 3DS –, les joueurs apprécieront quant à eux les détails des modèles 3D que l'on ne discernait qu'à peine sur 3DS. Si des personnages de la série doivent également faire leur caméo en HD, même pour du fan service, je suppose que cela ne serait pas de refus tant les détails sont appréciables.
Les quêtes sont caractérisées par un objectif final, comme parler à un PNJ ou vaincre X ennemis particuliers. Un objectif rempli met automatiquement fin à la quête : si vous voulez monter en expérience dans la zone d'exploration, il faudra donc le faire avant. À cet objectif s'en ajoutent deux facultatifs, comme terminer en moins de 15 minutes, rejoindre un combat en cours ou ne pas tomber K.O. Bien que tout à fait dispensables, ils permettent néanmoins de grapiller un peu de mithril en bonus.
Les classes
La bêta fermée de Bravely Default Fairy's Effect permet d'obtenir les classes Chevalier, Rôdeur, Voleur, Mage blanc et Mage noir via les classes secondaires (pour la bêta, il n'y a pas d'histoire particulière pour obtenir les astérisques). Le menu Job est accessible à tout moment pour changer de classe et développer leur arbre de compétence. Chaque astérisque vient avec son propre arbre de compétences, et pour en débloquer de nouvelles, vous devrez monter votre niveau de classe et acquérir des AP (Ability Points / Points de compétences). Chaque compétence coûtera une certaine quantité d'AP ainsi que des fragments de cristaux obtenus en quêtes secondaires. Et s'il vous manque de l'un ou de l'autre, vous pouvez toujours allonger du mithril à la place...
Votre personnage ne possède pas un niveau qui lui est propre, mais un niveau pour chaque classe. De même que dans les opus principaux de Bravely, vous devrez monter chaque classe individuellement et indépendamment des autres – si vous souhaitez en monter plusieurs. Il n'est pas confirmé si les compétences passives peuvent être utilisées par les autres classes.
L'équipement
Les équipements se divisent en trois catégories : tête, buste et jambes. Chaque pièce d'équipement possède un niveau de rareté et peut être améliorée via le menu Forge accessible à tout moment. Vous trouverez vos premiers équipements en donjon, à la fin des combats, mais vous pourrez aussi en forger ou en recevoir via la roulette Gatcha (voir ci-dessous). Seuls les équipements compatibles avec la classe actuelle peuvent être utilisés.
En ce qui concerne les armes, votre personnage peut en embarquer jusqu'à cinq en combat. Mais comme l'équipement, seules les armes compatibles avec l'astérisque peuvent être utilisées. Les armes sont également évolutives et, comme les équipements, peuvent être trouvées en donjon, forgées ou tirées à la roulette Gatcha (voir plus bas).
Pour chaque arme sont associées une action normale et une action spéciale. En combat, c'est la première arme équipée qui sera utilisée par défaut.
Les combats
Les combats se déroulent au tour-par-tour et de manière plus ou moins automatique. Une jauge d'action inspirée de l'ATB des Final Fantasy se remplit en permanence et, une fois celle-ci pleine, votre personnage effectue automatiquement l'attaque normale associée à l'arme en cours d'utilisation. Il suffit de toucher une autre arme pour l'utiliser dès le tour suivant.
À mesure que vous attaquez, vous recevez des points de bravoure (BP). Une fois que la jauge de bravoure contient suffisamment de BP, vous pourrez exécuter une action spéciale sans attendre la fin du tour. La quantité de BP nécessaire varie en fonction de l'arme.
Vous pouvez accueillir jusqu'à trois alliés en combat. (Ici, l'intelligense artificielle occupe déjà une place, donc deux personnes peuvent encore vous rejoindre.) Les combattants sont répartis sur trois rangées : avant, milieu et arrière. Selon votre classe, votre personnage se positionnera automatiquement sur la rangée qui lui est optimale : chevaliers à l'avant, archers à l'arrière, mages au milieu, etc. Mais vous devrez parfois changer de position : les ennemis pourront lancer des attaques de zone qui vous inciteront à vous déplacer d'avant en arrière, et vous devrez vous mettre au même niveau que votre soigneur pour bénéficier de ses sorts.
En fin de combat, vous recevrez des points d'expérience, de l'argent (pg) et parfois de l'équipement.
Le Gatcha
Le Gatcha, c'est cette fameuse roulette aléatoire très souvent présente dans les RPG à microtransactions. Reposant sur le hasard, ce système permet d'obtenir des équipements plus ou moins rares, selon la chance du joueur, en échange de 15 cristaux de mithril par tirage.
Il est possible de choisir dans quelle catégorie effectuer le tirage (elles changent régulièrement), et d'avoir un aperçu de ce que vous pouvez obtenir : souvent des équipements de rang 5, mais vous n'êtes bien évidemment pas certain d'obtenir cela. Il faut beaucoup de chance (et/ou de mithril) pour obtenir les objets que l'on convoite.
Mon impression
Avec les bandes-originales et les graphismes directement empruntés de Bravely Default et Bravely Second, Bravely Default Fairy's Effect s'annonce comme un hommage parfaitement assumé aux épisodes principaux de la série. Toutefois, il ne faudrait pas que les développeurs se reposent sur ces acquis superficiels pour séduire les fans. Il reste en effet tout un travail en profondeur à effectuer sur la trame scénaristique ainsi que sur les différents mécanismes de jeu pour que celui-ci puisse prétendre au titre d'un Bravely et vivre sur le long terme sans être réduit à l'état d'ombre de ses modèles. Si, d'un point de vue scénaristique, ce que l'on peut entrevoir de la quête principale ne semble pas pingre en matière d'intrigues et soulève même un intérêt grandissant au fil des chapitres, le contenu proposé en parallèle paraît encore peu ambitieux pour un RPG à microtransactions. Cela reste toutefois un simple aperçu de bêta, et il est bien sûr permis de demeurer optimiste et d'espérer voir le jeu évoluer au fil des jours. En effet, si nous n'avons pas l'habitude de voir Silicon Studio au développement des jeux mobile de Square Enix, il est en revanche de coutume pour les RPG sur mobile de Square Enix de voir leur contenu évoluer régulièrement afin de répondre aux attentes des joueurs.
En revisitant la jauge ATB typique de la série Final Fantasy pour ses combats, Bravely Default Fairy's Effect tente de faire vivre aux joueurs un autre retour vers les premiers Final Fantasy, qui sont la source d'inspiration initiale des Bravely. Mais malgré ma patience rodée par la franchise FF, les combats traînent vraiment en longueur quand on est seul. C'est dommage qu'une telle plaie s'oppose au grand pas en avant effectué en rendant les ennemis visibles sur la carte. (Il semble néanmoins que la jauge ATB gagne en vitesse à mesure que le niveau de classe augmente.) Par ailleurs, les actions en combat sont, pour l'heure, très limitées : attaquer (automatiquement), changer d'arme, lancer une attaque spéciale ou se déplacer d'avant en arrière ; il ne reste plus grand chose de Brave (ah si, les attaques spéciales) ou de Default. Peut-être faudra-t-il débloquer d'autres actions en avançant dans l'histoire ou dans l'arbre de compétences.
Si Bravely Default Fairy's Effect compte bien pleinement s'orienter vers le modèle de MMORPG, on pourrait parier que la difficulté croissante rendra obligatoire la coopération entre les joueurs. Pour la bêta, chacun est accompagné d'un soigneur en intelligence artificielle, mais si celui-ci n'est voué qu'à vous assister en début de partie, il sera impératif de composer des équipes équilibrées et de s'organiser pour les quêtes plus compliquées, à l'image de Final Fantasy XIV. Le jeu demandera donc un peu d'investissement personnel et sera peut-être moins dédié à être joué dans les transports que sur le canapé.
En tant qu'épisode dérivé, Bravely Default Fairy's Effect tire sur la corde nostalgique tout en apportant une nouvelle histoire et de nouvelles mécaniques de jeu. Tout comme Bravely Default Praying Brage et Bravely Archive, son statut d'épisode dérivé semble parfaitement dispensable pour la série principale, mais cet épisode a la particularité de proposer une histoire qui semble tenir la route et recéler de nombreux rebondissements. Si un seul des épisodes dérivés de la série Bravely devait être exporté en occident, ce serait bien celui-ci.
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Commentaires
Togepi replied on Permalien
L'histoire a un lien avec celle des jeux principaux sur 3DS, ou elle se situe dans un "monde parallèle" ou quelque chose du genre ?
Sorya replied on Permalien
Je pense que la configuration d'Istantarl, le nom de la ville de Florem (avec un genre de "RE" dedans dans la version japonaise) et les deux personnages qui accompagnent le héros / l'héroïne au début de l'histoire sont de bons indices pour nous positionner dans un monde parallèle :)
Tallulah replied on Permalien
Pour l'histoire je me demande si ça se passe pas dans un des mondes parallèle qui est mentionné dans Default ? Notamment celui dont vient le Seigneur DeRosso.
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